Un terroir viticole âgé de plus de 2000 ans
L’histoire du vin se mêle intimement à celle de cette terre, pétrie de civilisation méditerranéenne. Dès l’arrivée des premiers colons grecs, on boit et on fait commerce du vin en Provence. Au cœur du terroir Ventoux, on en retrouve la trace dans l’atelier d’un potier antique, sous la forme d’une amphore vinaire remontant à l’an 30 av JC. Les Papes d’Avignon, amateurs de bons crus, célèbrent Bacchus à leur façon et contribuent à l’essor du vignoble. Plus tard, les rois de France invitent les vins du Ventoux à leur table. En 1939, les Côtes du Ventoux créent un syndicat de promotion de leurs vins, classés VDQS en 1953. Ils accèdent à l’AOC en 1973 et simplifient leur nom pour adopter en 2009 l’appellation Ventoux.
Des nectars raffinés et équilibrés
Les cépages de l’appellation sont proches de ceux que l’on trouve en vallée du Rhône méridionale. L’ensoleillement exceptionnel et les nuances du terroir y apportent une touche particulière. Raffinés, les Ventoux allient caractère et équilibre. Les rouges, mariages de Grenache, Syrah, Cinsault, Mourvèdre ou Carignan, arborent une robe rubis intense et délivrent au palais des arômes de fruits rouges, d’épices, parfois relevés d’une nuance de truffe ou de résineux. Les rosés, tout en fraîcheur, jouent avec les arômes fruités. Les blancs, alliances de Bourboulenc, de Roussane, de Grenache blanc, de Viognier et de Clairette, combinent des touches de fleurs et d’agrumes. Au pied des massifs calcaires du Ventoux et des Monts de Vaucluse, bien à l’abri du mistral, le vin se nourrit de safres, de cailloux, d’argiles, de sables ocreux, de graviers, de galets et de limons, fruits d’une histoire géologique complexe. Il se gorge de soleil, de brises et de bouffées montagnardes, et s’inspire d’une multitude de microclimats pour les traduire en arômes. Le talent du viticulteur accompagne les saisons du raisin avec les gestes patients d’un artisan, en respectant chaque étape : la taille, de novembre à mars, puis le liage, de février à avril, l’ébourgeonnage en mai, parfois le palissage en juin, le rognage ou cisaillage, de juillet à août. En septembre, c’est l’effervescence des vendanges. Puis à la cave, le travail de vinification commence, l’alchimie du vin est à l’œuvre, alors que dans les vignes on prépare déjà la prochaine vendange.
L’ascension d’une appellation
Un effort de qualité sans précédent, une image cultivée avec soin ont conduit l’appellation à opérer en peu d’années une mutation remarquable. Elle a retouché légèrement son profil, s’est ouvert des perspectives nouvelles et a conquis ses lettres de noblesse. Avec pour étendard le Géant de Provence, 15 caves coopératives et 140 caves particulières produisent en moyenne 276 000 hectolitres dont 66 % en rouge, 30 % en rosé et 4% en blanc. L’aire d’appellation concerne 51 communes. 6 500 hectares de vignes y sont cultivés. Les nectars produits au pied du Ventoux sont commercialisés dans toute la France, mais aussi à l’export, principalement en Belgique, au Luxembourg, aux États-Unis et au Canada